Mobilités
https://youtu.be/NcEV3SFvgC0
La mobilité de tous est un enjeu majeur. Pouvoir se déplacer est une condition élémentaire pour accéder à l’emploi, à la culture, à la santé, à la formation, à l’habitat, …
Nous devons avoir la possibilité de choisir le mode de déplacement adapté et efficace pour l’ensemble de nos déplacements. C’est pourquoi il faut une politique des mobilités ambitieuse qui pense ensemble et en complémentarité les différents modes de transport.
La ville a été reconstruite en donnant une place très grande à la voiture…C’était l’époque qui voulait cela…
Aujourd’hui encore les deux tiers des déplacements des Lorientais sont réalisés en voiture. La congestion de certains axes, et pas seulement la RN165, est devenue une réalité quotidienne. De plus, l’autosolisme (c’est-à-dire une seule personne par véhicule) est le plus souvent la norme. Nous devons réagir. Ce n’est plus tenable. Outre le fait que la voiture n’est pas forcément efficace en temps de déplacement en centre-ville, elle génère beaucoup de nuisances et coûte cher aux ménages! La pollution qu’elle génère est dangereuse pour la santé, même à Lorient, où elle dépasse les seuils de dangerosité européens 26 jours par an, et est 300 jours par an supérieure aux normes de l’OMS1 (à ce propos nous rendrons publiques les études sur la qualité de l’air). Même si certains axes sont aujourd’hui partagés avec d’autres moyens de déplacement (Bus, vélo, marche à pied), il faut aller plus loin.
Il ne s’agit pas de bannir totalement la voiture de la ville mais bien de rendre son usage plus raisonné, ce qui suppose une politique cohérente et complémentaire entre les différents modes de transport. Il nous faut explorer pour cela plusieurs pistes (et pas seulement cyclables!) :
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Pour rendre plus attractif l’usage des transports collectifs, osons la question de la gratuité des transports collectifs. Sujet quasi tabou il y a quelques années, il est devenu un débat omniprésent dans ces municipales. Certaines agglomérations de taille équivalente à Lorient ont franchi le pas (Niort, Aubagne, Dunkerque). La question que nous devons nous poser : quelle gratuité pour répondre à quels enjeux ? Nous envisageons d’aller vers une gratuité pour les populations ayant un pouvoir d’achat faible (étudiants, ménages modestes, chômeurs, précaires, personnes âgées…) Cela répond à un enjeu social fort. Mais la gratuité seule ne signifie pas mécaniquement moins de recours à la voiture. Or l’enjeu est aussi écologique : moins de voitures sur les routes, plus de bus propres. Encore faut-il que l’offre de transport collectif soit adaptée aux besoins des populations.
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Il faut développer un transport collectif concurrentiel par rapport à la voiture. Bref, que je ne mette pas une heure pour faire un trajet que je mettrais 20 mn à faire en voiture. Il faut sans doute pour cela repenser un transport collectif en site propre. Le Triskell n’a pas vraiment permis un report de la voiture sur le bus. Il est temps de reposer la question d’un tram à l’échelle de l’agglomération. Un ligne de tramway transforme la ville, structure sa croissance et change la perception des transports collectifs. Nous lancerons de nouvelles études sur la faisabilité d’un tramway. Il faudra de toute façon revoir l’organisation à l’échelle de l’agglomération du réseau de la CTRL : fréquence, proximité, amplitude horaire, lignes, navettes circulaires reliant les parkings relais, etc,..
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L’usage du vélo doit être facilité. Il ne représente aujourd’hui que 2% des déplacements dans l’agglomération. Il ne s’agit pas de mettre tout le monde sur un vélo. Mais il faut que l’on puisse en sécurité se déplacer en ville avec ce mode de transport peu coûteux, bon pour la santé, l’environnement et l’ambiance urbaine ! Nous proposons de réaliser pendant le mandat 60 km de réseau express vélo. Cela doit construire une réseau plus continu, cohérent, plus sûr.
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L’intermodalité doit être favorisée. Les modes de transports sont complémentaires et pas seulement concurrents. Réfléchissons aux façons d’associer plus facilement vélo et transports collectifs. Le bateau bus transrade doit notamment pouvoir prendre plus de vélos à son bord. De plus en plus d’actifs habitant l’outre rade et travaillant à Lorient utilisent ce service. Mais il n’est pas aujourd’hui suffisant. Il faudra donc que la collectivité investisse rapidement dans un bateau adapté.
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Il faut repenser le partage de la voirie et de l’espace public pour non seulement laisser plus de place aux vélos mais aussi favoriser la marche à pied. La « marchabilité » de la ville peut être améliorée. Cela tient souvent à l’ambiance urbaine, à l’éclairage des rues, à l’impression d’insécurité, de densité du trafic, de franchissement difficile de certains axes.
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Il faut aussi favoriser les usages raisonnés de la voiture : autopartage, covoiturage. Il convient notamment de promouvoir un covoiturage plus efficace pour les déplacements du quotidien et notamment les déplacements domicile-travail. Il existe aujourd’hui des applications qui permettent d’organiser un co-voiturage dynamique en temps réel. La collectivité pourrait ainsi l’initier et l’encourager sur certains axes structurants de l’agglomération.
C’est en agissant sur l’ensemble de ces leviers que nous relèverons le défi d’une mobilité durable pour tous sur le territoire.