Interventions en CM

CM du 24/11/2022

Interventions du Groupe « Lorient en Commun » pour le Conseil Municipal du 24/11/2022

Les éléments fournis ici sont ceux prévus en amont du Conseil Municipal, en fonction des débats ceux-ci peuvent être adaptés « seul le prononcé fait foi »

2-1 – Ouverture exceptionnelle des commerces le dimanche Année 2023

(Bruno JAOUEN)

Vote : CONTRE

Monsieur le Maire, Chers collègues

Il nous est demandé de permettre l’ouverture des commerces pour 5 dimanches en 2023.

Afin de pouvoir se positionner, il faudrait pouvoir savoir si ces ouvertures correspondent à une demande majoritaire des commerçants. Car nous ne sommes évidemment pas opposés aux ouvertures des dimanches dans la mesure où il y eu une concertation auprès de tous les commerçants, et nous nous félicitons sur le fait que ces ouvertures soient limitées à 5.

En effet, nous pensons toujours que les ouvertures le dimanche doivent rester exceptionnelles car ces jours travaillés pour un ensemble de salariés ou commerçants sont plus ou moins subies et participent à un épuisement professionnel, un délitement des liens familiaux et amicaux. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre le besoin économique, l’animation de la ville et les vies personnelles.

Comme en 2022, il est proposé pour 2023, 5 dimanches dont 3 dimanches à suivre sans repos au moment des fêtes. Pour les indépendants, sans salariés c’est soit ne pas ouvrir et se faire concurrencer par des enseignes plus grandes, soit ouvrir et adieu repos et vie de famille. Pour les salariés, c’est une pression forte pour travailler car le choix reste assez théorique quand sa présence au vu du nombre de salariés conditionne l’ouverture ou la fermeture du magasin.

Nous pensons toujours que l’ouverture pour le Black Friday est probablement la date à revoir.

En réponse, j’imagine, que vous nous indiquerez qu’il s’agit de lutter contre la vente en ligne et permettre une relocalisation de l’activité. Nous partageons ces préoccupations mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse des mêmes réflexes d’achat et que l’ouverture le dimanche n’empêche pas l’achat en ligne la veille ou le soir même.

Enfin, un certain nombre de commerçants, dans le textile en particulier réclament une autorisation d’ouverture lors du 1er dimanche du festival, jour de très grande affluence de visiteurs à Lorient. Un fois de plus, cette possibilité n’a pas été retenue, visiblement par la majorité des commerçants eux-mêmes, conduisant certaines enseignes à renoncer à l’ouverture faute de personnels en nombre suffisant. Paradoxe peu compréhensible un jour où près de 90 000 visiteurs fréquentent la ville.

En conséquence, au vu de ces éléments nous voterons contre ce bordereau !

2-4 – ENGAGEMENT D’AGENTS CONTRACTUELS SUR EMPLOI PERMANENT AU REGARD DES BESOINS DES SERVICES

(Bruno JAOUEN)

Vote : POUR

Avec ce type de bordereau qui devient fréquent, nous constatons l’augmentation régulière du recrutement d’agents contractuels sur emploi permanent.

Cette situation est le reflet de métiers en tension pour les collectivités locales et nous savons qu’elle touche de nombreuses autres collectivités.

Afin d’avoir une vision plus précise pour notre collectivité, nous souhaiterions qu’un état général sur 2021 et 2022 soit présenté lors d’une prochaine commission ressources.

Par ailleurs, comme nous l’avons demandé lors de la dernière commission ressources, notre groupe vous demande de mettre en place toutes les mesures qui permettent la meilleure adaptation à l’emploi pour ces agents contractuels recrutés. Nous serons également attentifs qu’ils leur soient proposé les meilleures conditions de préparation aux concours afin de leur permettre leur titularisation.

Enfin, la collectivité a-t-elle engagée une réflexion sur les possibilités de promotion interne ou de mobilités internes qui pourraient être également une réponse à résoudre la difficulté à recruter des personnels titulaires sur ces métiers.

Nous voterons en faveur de ce bordereau mais ne manquerons de vous interpeller sur cette question dans nos prochaines instances.

4-2 – Plan numérique dans les écoles Convention de déploiement d’un espace numérique de travail et charte de bon usage des outils numériques

(Gael BRIAND)

Vote : Pour

Monsieur le maire, Mme Christien,

Mon intervention ne vous étonnera pas puisque ce n’est pas la première. J’aimerais aujourd’hui y revenir. Non pour refuser en bloc la technologie, mais pour m’étonner du déploiement rapide du numérique dans les écoles maternelles et élémentaires.

Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 2h d’écran. En cumul annuel, cela représente autour de 1000h pour un élève de maternelle, soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire. Dans la convention que nous signons avec les écoles, il n’est indiqué nulle part de limite de temps d’exposition aux écrans, en l’occurrence des tablettes.

Or, l’exposition aux écrans favorise la sédentarité et créé de gros problèmes de santé et de comportements. Elle ralentit aussi les capacités intellectuelles comme le langage, la concentration ou la mémorisation. L’Inserm et Santé Publique France ont réalisé des études qui concluent je cite que « l’utilisation prolongée d’écrans par des enfants de 2-3 ans est associée à une augmentation du risque de troubles du sommeil, du comportement et des apprentissages précoces ».

Nous ne nous opposerons pas à ce bordereau, mais appelons à la vigilance redoublée quant à l’usage du numérique.

5-4 – Acceptation du don par Naval Group de la statue de l’ingénieur Henri Dupuy de Lôme

(Damien GIRARD)

Vote : Abstention

Monsieur le Maire, chers.es collègues,

Il nous est proposé à travers ce bordereau d’accepter le don de la statue de Dupuy de Lome par Naval Group en contrepartie de notre engagement à la restaurer, l’entretenir, l’exposer sur l’espace public et ne pas la céder à un tiers.

On y apprend que la restauration nous coutera 40 000 € auquel il faudra ajouter des coûts pour son implantation. Il est aussi utile de savoir qu’il s’agit là d’une copie d’une statue originale qui a été fondue par l’occupant en 1940.

40 000 € pour une copie nous incite à vous demander de revoir la vôtre. Certes, l’ingénieur Henri Dupuy de Lôme est une figure illustre de notre ville. Mais en ces temps de précarité grandissante nous pouvons nous interroger sur une telle dépense.

L’autre question concerne le propriétaire actuel : pourquoi souhaite t’il se débarrasser de la représentation du concepteur de la construction navale française en fer ? Trouve-t-il que la rénovation est trop onéreuse pour une copie bien qu’en 2019 le directeur Management et Programme à Naval Group disait tout l’intérêt que sa société portait à cet ingénieur ?

Par ailleurs, le rapport Racine commandé en 2020 par le ministère de la culture, décrivait une dégradation des situations individuelles des artistes-auteurs avec une tendance à l’appauvrissement constatée sur une période longue, en dépit de l’essor de l’industrie culturelle.

Ces 40 000 €, ne pourraient-il pas mieux servir à une commande auprès d’artistes du territoire pour une œuvre célébrant l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, de l’ouvrier à l’ingénieur, des arsenaux du Pays de Lorient ?

Nous nous abstiendrons sur ce bordereau.

6-1 – Création d’une brigade cynophile

(Damien GIRARD)

Vote : Abstention

Monsieur le Maire, chers.es collègues,

Il est indiqué dans ce bordereau qu’un Contrat de Sécurité Intégrée pour la période 2022-2026 a été signé en mars 2022, afin de concrétiser à un niveau stratégique le partenariat et l’engagement entre l’Etat et la Ville de Lorient pour la sécurité de tous. Ce contrat prévoit que la Ville de Lorient renforce la présence des effectifs de police municipale la nuit (en fin de semaine) par le recrutement de 2 agents cynophiles.

En dehors d’honorer cet engagement, cela nous a amené une nouvelle fois à nous interroger sur les attentes et les objectifs que vous avez concernant la police municipale.

Depuis décembre 2020, nous interrogeons ces objectifs et nous déplorons la quasi-absence des ambitions en matière de prévention et de police de proximité.

Ces enjeux demeurent pour nous prioritaires pour notre police municipale, et évidemment renforcer les effectifs par une brigade cynophile ne répond pas à ces objectifs. Brigade qui à notre sens relève plutôt des prérogatives qui devraient être celles de l’Etat à travers la police nationale ou la gendarmerie.

Nous nous abstiendrons sur ce bordereau.

6-6 – Soutien à l’association Breizh 5/5

(Gael BRIAND)

Vote : Pour

Monsieur le Maire,

Après le vœu en soutien à une consultation de la population de Loire-Atlantique voté il y a quelques mois, votre décision de vous doter de panneaux signalétiques « Breizh 5/5 » pour montrer ce soutien est une suite logique pour laquelle nous voterons.

Mais au-delà de ces panneaux rigolos, je voudrais aborder le sujet sous son angle politique. Pourquoi ce dossier de la réunification administrative de la Bretagne n’avance pas ? Cela n’a rien de compliqué à comprendre en réalité. Pourtant, le nœud du problème n’est jamais abordé, comme un éléphant au milieu d’une pièce que l’on ne voudrait pas voir. L’État veut-il, oui ou non, reconnaître l’existence d’autres peuples sur le territoire français ? Comprenez-moi bien : je ne parle pas d’indépendance, je parle de diversité.

Je m’explique : si le peuple breton n’existait pas, alors la réunification n’aurait pas lieu d’être, elle n’aurait aucun sens. Il s’agit de cartes mentales. Les centaines de milliers de personnes exprimant l’envie de voir la Bretagne réunifiée témoignent justement de l’existence de celui-ci, non pas en concurrence du peuple français, mais en complémentarité, en surplus parfois.

Hélas, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un principe du droit international qui a du mal à être respecté. Hier encore, la Cour Suprême du Royaume-Uni a décidé de refuser le droit aux Écossais d’organiser un second vote d’autodétermination, revendiqué à nouveau suite au Brexit et aux promesses de dévolution non respectées par Londres. Alors, qui de la légalité ou de la légitimité prime ? Le Royaume-Uni était l’un des rares États à respecter ce droit.

Je rêve du jour où les Bretons assumeront leur identité sans complexe, sans se justifier d’être « ouverts sur le monde ». De ce jour où nous ne voterons pas pour des colifichets ou sur des postures sans intérêt, mais nous engagerons dans de vrais débats de société. Celui-ci paraît anodin, il est même – reconnaissons-le – souvent méprisé, mais il est au pourtant fondamental. Ne juge-t-on pas du degré de démocratie d’un État au sort qu’elle réserve aux minorités ?